RENATURATION ET BIODIVERSITÉ

La Ferme de Sarliève se veut être un lieu de relations autant que possible apaisées entre les humains et les autres vivants, domestiqués ou non. La transition de la ferme vers la polyculture-élevage menée en agriculture biologique, s’accompagne d’une renaturation progressive de la plaine - pensée avec l'appui d’écologues, de naturalistes aguerris et de paysagistes - incluant la plantation de haies et de rangées d’arbres à grande échelle, l’aménagement d’espaces enherbés à haute diversité floristique (et animale induite) et, à terme, l’introduction d’arbres intra-parcellaires (agroforesterie).

Les haies et les arbres présentent des fonctions multiples : production, délimitation de parcelles et d’espaces à fonction dédiée, barrière anti-bruit et anti-pollution, effet microclimatique (ombrage, humidité ambiante), accroissement de la biodiversité (variétés d’arbres et flore et faune induites) et des services rendus par celle-ci (protecteurs des cultures, pollinisateurs et disséminateurs, etc.), stockage de carbone, pédagogique (« haie citoyenne ») et enfin esthétique, récréatif et culturel.

Insérée dans un tissus urbain densément bâti, très peu arborée à notre arrivée (à l’exception d’une haie assez ancienne située en dehors du parcellaire de la Ferme), la Plaine de Sarliève semblait à priori d’une très grande pauvreté floristique et faunistique. Néanmoins, du fait de son quadrillage par des “rases” (fossés de drainage existants pour certains depuis le XVIIe siècle), la présence de roselières (ou “phragmitaies”) reliques du marais originel de Sarliève, a permis la persistance d’une flore et d’une faune (en particulier d’une avifaune) non dénuée d’intérêt, comme l’ont montré les premiers relevés botaniques, ornithologiques et mammalogiques réalisés dès 2021. Ainsi le parcellaire agricole de la plaine de Sarliève est un lieu privilégié d’intérêt régional pour la nidification du bruant des roseaux ou de la rousserolle effarvate. La roselière héberge par ailleurs quelques stations reliques d’une plante qui fut intensément cultivée (en particulier au XIXe siècle) sur la plaine de Sarliève : la garance tinctoriale.

Les roselières (ou phragmitaies) qui bordent les rases de la plaine de Sarliève sont un site de nidification de prédilection pour le Bruant des roseaux (ici un mâle) (Cliché Jimmy Edmonds /CC)