Troisième atelier citoyen, sur le plateau de Gergovie

Samedi 10 juillet, 20 bénévoles et futurs bénévoles de la Ferme de Sarliève ont pris de la hauteur pour réfléchir au futur de la plaine, avec pour fil conducteur la question : « Comment lire et s'approprier le paysage de la plaine ? »

Lionel Roucan, a animé d’une main de maitre l’atelier

Lionel Roucan, a animé d’une main de maitre l’atelier

« Au commencement, à l’emplacement de la plaine de Sarliève, était un lac asséché au XVIIe. Au fond, l’Allier qu’on devine et les reliefs des Puys et des montagnes créent des limites naturelles » : le paysage se déploie sous nos yeux, il est le personnage principal du troisième atelier citoyen de la Ferme de Sarliève animé par Lionel Roucan, intervenant à l’IADT. Depuis les hauteurs du plateau de Gergovie, il guide le regard des participants pour une lecture in situ, complétée par celle de photos aériennes remontant le temps jusqu’en 1946 : « On voit que l’homme participe grandement à l’évolution du paysage. Historiquement très proche de l’Allier, l’urbanisation s’en est ensuite éloignée. Le paysage a été remanié, nous avons créé de nombreuses voies de communication dont le grand axe de l’autoroute A75. Un tel axe, par son importance a créé des fracturations écologiques. » Les évolutions de l’activité agricole ont également modifié le paysage. Ainsi très peu de vignes subsistent à Cournon, l’élevage a disparu totalement, et avec eux de nombreux pâturages, le bocage, les haies, les vergers et vignes imbriqués les uns dans les autres. L’urbanisation et son étalement vont jusqu’à cerner la plaine qui apparaît comme un îlot agricole dans un océan urbain. Sur la plaine, la structuration du drainage en rases, datant des années 70, a tracé de grandes lignes droites, la découpant en immenses parcelles.

Notre sensibilité guide ensuite notre lecture et nous cherchons à situer l’emplacement de la Ferme de Sarliève. Ses 80 premiers hectares ne représentent que quelques tâches, rectangle des champs dans la tonalité des cultures vertes, marrons, au milieu de la plaine. Que vont-ils devenir ? Nous percevons, au travers de cette lecture, le contour des zones de confrontation, de tension : nous voyons des villes importantes : Cournon et ses 20 000 habitants, Le Cendre qui en compte 6000. Leur population augmente, tend à s’étaler. Les limites naturelles comme l’Allier sont présentes. Les zones agricoles ont besoin d’exister et des zones activités veulent également s’étendre. La pression n’aura pas lieu sur les coteaux, ils sont trop compliqués à urbaniser ! Mais il y a un gros risque sur la plaine : elle est bien plate, bien desservie. La Ferme de Sarliève pourrait-elle se retrouver isolée dans un tissu complètement urbanisé, tel un village fortifié ? Ou contribuera-t-elle à faire évoluer le paysage et comment ? Cette évolution est de la responsabilité de tous, des citoyens comme de leurs collectivités territoriales.

De gauche à droite sur les photos :

1 : Atelier de localisation avec des cartes de prises de vues aériennes de la plaine sur plusieurs dizaines d’années. Le but étant de réussir à localiser la plaine et constater son évolution

2 : Vue de la plaine depuis le plateau de Gergovie. On peut constater son encerclement par les villes des alentours

3 : prise de notes studieuse sur cet atelier et les changements constatés du paysage

Précédent
Précédent

Propriété et usage des terres sur la plaine de Sarliève au menu d’un nouvel atelier citoyen

Suivant
Suivant

Deuxième atelier de réflexion et d’action citoyennes de la Ferme de Sarliève